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Cher Journal …

Cher Journal …

C’est avec très peu d’envie que je me décide à verser sur tes feuilles, les quelques pensées d’aujourd’hui. Franchement, je trouve assez idiot de faire ça, mais moi je le fais également et non pas parce que je suis un idiot (d’après ma mère je ne le suis pas), mais parce que ça me soulage de parler avec quelqu’un, ou quelque chose, dans ces temps de solitude forcée. Ici, dans ma cellule, au château d’If, d’où personne n’a jamais pu sortir une fois rentré, je peu également suivre les événements de dehors et me faire une idée et une opinion.

J’ai la chance d’être bien accepté et toléré par mon geôlier, qui est un bonhomme plein d’humanité. Il a une famille, sa femme et, si je me suis fait un’ idée correcte, cinq enfants. Il soutien sa famille avec le très peu de salaire qu’il touche ici en surveillant les prisonniers et en leur apportant la nourriture (si je peu l’appeler comme ça). Il s’appelle Alexandre, mais ici tous ils l’appellent Allé ou Allons ; moi je l’appelle Monsieur. Enfin, pauvre homme, il est autant prisonnier que moi, j’aimerais bien l’aider, mais je ne sais pas comment. Et c’est bien lui qui m’aide, qui me maintien en contact avec le monde, en m’apportant du papier, des plumes et de l’encre et, chaque jour, des journaux ! Jamais plus vieux d’une semaine, des fois même du jour avant ! Du jour même, évidemment, c’est hors de question. Alor je sais ce qu’il se passe dans le monde. Et, vraiment, pour ce qui se passe actuellement, je dois avouer que je suis bien content d’être enfermé ici, sans avoir des contacts avec qui que se soit et non plus avec mon bon geôlier, car il ne rentre pas dans ma cellule, il me passe la nourriture et les journaux par le guichet, je ne connais même pas sa tète !

Donc, je ne risque aucune contagion. Mais dehors, c’est le massacre ! J’éprouve un grand sens de pitié et, au même temps, un certain agacement.

Voila ma simple réflexion, qui est une impression, peut être que je me trompe : il est bien possible qu’un certain Eco avait raison.

Cher Journal, quand je vois l’invasion de délires internetiens, je me demande s’il est vraiment comme il semble, c’est-à-dire, délirant, ou plus simplement, sot. Je crois qu’il y a plutôt un système de pèche de poissons les plus crédules, qui après font circuler – eux, les poissons mêmes – tout ce qu’il y a de plus faux dans l’interprétation des faits, donnant des coups droit au ventre (métaphorique) à ceux qui suivent, là ou ça touche, ou ça fait mal. Et puisque ça fait mal, ça marche, ça fonctionne.

Récemment, quelqu’un bien malin et ayant des intérêts bien précis, a fait divulguer un service scientifique sur des expériences autour d’un virus. Le programme, très sérieux et très bien fait, n’avait rien à voir avec ce qu’il se passe actuellement dans le monde, mais l’intérêt, totalement politique, s’était de semer l’angoisse, des doutes, la méfiance vers les autorités soit du gouvernement soit du système sanitaire, pour s’en servir, plus tard, au moment de faire voter un peuple effrayé. Voter pour qui ? Mais voyons ! Pour ceux qui on fait le truc ! Bravos les malins charognards qui s’empiffrent de la chaire et de la bonne foi des gens ! Mais qu’est ce qu’ils font les gens dont la chaire e la bonne foi seront bouffées par le charognard ? Ils donnent leur chaire et leur bonne foi aux charognards en croyant à leur mensonge !

Facile avec un peuple de crédules, paranoïaques, complotopathiaques, cons et poissons !

Venez me faire ça à moi, vous les charognards ! Ici ! Dans ma cellule ! Au château d’If ! Dans mon château ! Essayez ça ! Je vous attends !

Mais, chers poissons, s’il vous plait, faisons ensemble deux choses toutes simples : la première, mettons nous en distance, pas du point de vue d’un parti quelconque, pas non plus en suivant nos psychopathologies tant aimées, mais avec notre capacité individuelle de voir les chose telles qu’elle se présentent ; puis, cherchons toujours des sources crédibles : bien sur il y a toujours un « parti pris » même quand il y a de la crédibilité, mais si la source de l’information est professionnelle, et si on met ensemble plus d’une source du même niveau, on obtiens l’information à l’état neutre, qui nous permet, restant neutres aussi nous-mêmes, de savoir de quoi il s’agit réellement. Il ne faut pas croire aux réseaux sociaux comme à des sources d’informations correctes. Il s’agit en général d’un lieu qui, si on ne le prend pas trop au sérieux, il va bien pour passer quelque minute en regardant et en lisant des choses drôles ; certaines passages sont vraiment loisibles, comme quand il y a des animaux ; je pourrais mémé affirmer que sans les chats, les socials n’existerait pas. Et les chiens aussi. Et tous les animaux de la planète qui font souvent des apparitions dans ces moyens de communication. Puis il y a l’art et les artistes et le spectacle et les gens de spectacle. Et une bonne quantité d’humour pour dédramatiser le danger de la contagion et pour vaincre la peur de ça, c’est une belle chose (même si des fois elle est assez vulgaire). Une belle et bonne pluie d’ordures, nous tombe dessus grâce aux interventions des astrologues, des prophètes, des gourous, des visionnaires plus ou moins religieux, ceux qui voit la Madonna et ils parlent avec elle, et encore des transcendances les plus variées soit historiques et traditionnelles soit toute neuves, et on nous fait pas manquer les aliènes (voyons !), qui nous ont envoyé le virus pour nous éliminer et puis prendre possession de notre malheureuse planète. Et ça, tout ça, les bons et les méchants tous ensemble, c’est encore du folklore-net qui fait moins du 30% online …

Le gros du paquet, cher Journal, le cauchemar global du réseaux, ce sont les opinionisti, les commentateurs, toute une catégorie de nouveaux (et pas nouveaux) sociologues anthropologues historiens analistes, qui disent tout sur tous les arguments possibles, qui révisionnent tout, qui sont toujours contre, toujours enragés, souvent vulgaires, tous immanquablement didactiques, investis de la mission de nous éduquer et nous révéler le vrai, ils nous disent – ils le prétendent – ce que les officialités cachent et on peut finalement savoir comment les choses sont en réalité. Leur ton est toujours plein de certitudes apodictiques. Ils sont, mon cher Journal, soit individuellement soit tous ensemble, la caricature du moine Savonarola, et c’est, bien sur, une mauvaise caricature car c’est la déformation d’un original, faite sans le sens de l’humour qui est propre des caricatures; ils n’ont aucune vrai moralité sur la quelle s’appuyer, il s’agit seulement de provoquer une réaction qui paye sur le plan d’une publicité personnelle ou du pur narcissisme; et leur culture … leur culture est la même qui leur est donnée par ce système, qui est à la fin leur seul source de « connaissance ».

Cher Journal, ils sont insupportables, ils font (là, cher Journal, je cite, pas quelqu’un en particulier, mais tout un peuple – francophone dans ce cas – quand il est las de quelque chose) « chier ».

Malheureusement les catégories sociales qui ont intérêt à tout ça ce sont des catégories d’intouchables et d’invisibles; après eux il y a les délirant qui font le boulot et puis il y a les poissons (ce sont ceux qu’on a décrit plus haut, les victimes, ceux qui donne l’impression de mériter d’être victimes).

Les rares qui n’appartiennent à aucune de ces trois catégories, les normaux, comme vous madame, comme vous monsieur, comme moi, ils commettent souvent la bêtise de rentrer dans les débats avec la très noble intentions de dénoncer les immondes du premier et du deuxième type qui divulguent fausses informations et/ou qui déforment la réalité en suivant leur but malhonnête ; et qui se sentent aussi, ces honnêtes normaux, pressés de sauver si non pas l’âme au moins les neurones des gens du troisième type, cet à dire les poissons, ces cons ; c’est un travail impossible, c’est comme vouloir vider la mer avec une cuillère pour les volontaires normaux, comme vous madame, comme vous monsieur, comme moi. Et bien, c’est une bêtise ! Il ne faut pas faire des bêtises comme ça ! Exactement comme la mienne, celle que je suis en train de faire maintenant en écrivant ces lignes inutiles et contradictoires !

Enfin, cher Journal, mon but ce n’est que d’essayer à toucher l’attention de quelque normal (v. plus haut) et de l’inviter à ne jamais plus participer à un seul débat « social ». Pour ceux (normaux) qui lisent comme pour ceux (normaux) qui écrivent, le résultat est toujours le même : humiliation.

Merci quand même de m’avoir lu (ceux qui l’on fait, évidemment). J’aime bien ici, dans ma cellul dans le château d’If, dans la quelle, à ce point de l’histoire, je veux bien y rester pour ne jamais plus sortir.

Merci mon cher Journal d’avoir toléré mon français.

AF

(An. Fav. Alias Ab. Far.)

PS : je n’en ai aucune envie de traduire ce texte dans d’autres langues. Etudiez le français. Et moi aussi. Merci.

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